En supply chain, la décentralisation permet d’obtenir des entrepôts urbains de taille réduite qui aident à la gestion des préparation de commandes au plus proche du consommateur final.
On parle d'entrepôts de micro-fulfillment (ou micro plateformes logistiques), voire nano fulfillment pour les plus petits d’entre eux.
Face à la crise du Covid 19 et l’essor fulgurant du e-commerce, les entreprises de vente en ligne s’intéressent de plus en plus à cette tendance logistique en vue de se rapprocher de la clientèle pour délivrer les commandes le plus tôt possible.
En quoi consistent ces hub (ou plateformes) logistiques, quelles sont leurs caractéristiques, et peuvent-ils constituer un réel avantage pour votre entreprise ?
Scallog vous dit tout sur cette toute nouvelle forme d'automatisation.
Qu'est-ce que le micro-fulfillment ?
Le micro-fulfillment est une stratégie logistique à laquelle les entreprises du e-commerce ont recours.
Aux USA le micro-fulfillment se rattache aux supermarchés et désigne principalement une préparation de commande au plus proche du consommateur, peu importe la taille de l’entrepôt.
En Europe, la définition comprend aussi bien la proximité avec le client final, que le fait de réaliser la préparation de commande sur un espace d’entreposage réduit.
Pour ne parler que du marché européen, 40 à 50% des entreprises qui utilisent cette technique de constitution des commandes sont issues du secteur agroalimentaire.
Pour autant, le micro-fulfillment permet de traiter tout type de produit. Seuls les articles très volumineux ne peuvent pas être pris en charge.
Beaucoup plus petits que les entrepôts de vente au détail traditionnels, en Europe, les centres de micro-fulfillment doivent leur efficacité à différentes solutions d'automatisation (convoyeurs, transtockeurs ou encore robots mobiles).
En guise d’exemple, Farmy est un acteur suisse du secteur e-food (marché 100% en ligne) qui a transformé une ancienne cave à vin du cœur de Zurich en centre de micro-fulfillment.
L’objectif est de satisfaire en 24h les consommateurs à proximité, tout en adoptant un mode de livraison éco-responsable, à savoir des camionnettes électriques.
La firme s’appuie sur la solution automatisée Flexypick de Scallog pour accélérer la préparation des commandes grâce aux robots mobiles.
Témoignage de Roman Hartmann (Co-founder Farmy)
Les centres de micro-fulfillment se composent principalement de deux éléments :
- l'infrastructure physique, qui comprend une solution automatisée.
- et des logiciels informatiques, qui vont traiter les commandes passées en ligne.
Ces petits entrepôts de ville se caractérisent par :
- leur taille réduite (au maximum 1000 m²)
- l’emploi de systèmes de stockage automatisés
- leur proximité au consommateur urbain, grâce à des localisations en périphérie ou au cœur des villes
Les centres de micro-fulfillment sont agencés de façon à pouvoir préparer un nombre important de commandes contenant peu de références pour répondre à la demande d'une clientèle de plus en plus exigeante.
Dans ce même souci de satisfaction client, après qu’il ait effectué sa commande en ligne, le choix est laissé aux consommateurs entre la livraison à domicile ou le retrait en magasin (click & collect).
Comment et pourquoi adopter le micro-fulfillment
Le plus simple pour disposer d’un centre de micro-fulfilment est de transformer des espaces situés dans des lieux commerciaux (arrière boutique, zone de stockage dans les supermarchés, sous-sols et parking...).
De la sorte, l’espace déjà disponible est optimisé et la préparation des commandes passées en ligne se fait au plus près du client.
De par l’automatisation, le concept de la micro plateforme logistique garantit une préparation de commandes rapide avec un taux d’erreur réduit.
Qu’elles soient situées dans de petits sites urbains ou à l'arrière de magasins physiques, ces installations visent à réduire les délais de livraison des commandes en ligne.
Les poids lourds du e-commerce, comme Amazon, proposent des délais de livraison des achats en ligne toujours plus courts. La concurrence doit s'aligner pour que les clients reçoivent leur commandes en quelques heures plutôt qu'en quelques jours
Pierre Yves Minarro, DG de Scallog
Pour livrer au plus vite, les gros entrepôts centraux, situés en dehors des villes, desservent les plus petits entrepôts locaux de micro-fulfillment.
Les produits sont ainsi rapprochés du consommateur final, en zone urbaine.
Parce qu’elles sont en ville, ces plateformes de préparation de commandes permettent le click and collect, pratique selon laquelle on commande en ligne pour aller ensuite récupérer sa commande physiquement. Dans certains cas, le micro fulfillment permet aussi des livraisons plus écologiques, avec des camions électriques ou des vélos par exemple
Pierre Yves Minarro, DG de Scallog
En effet, des sociétés comme Urb-it, dont les livreurs travaillent à vélo, se donnent pour mission de réduire l’impact carbone du milieu logistique en optant pour des moyens de déplacements plus écologiques.
Avantage et inconvénients du micro-fulfillment
Puisque le centre de traitement de micro-fulfillment permet aux entreprises de se rapprocher de leur client final, il induit des livraisons de commandes plus rapides et une aide à l’efficacité d’une logistique omnicanale grâce à l'apport d'un système d'automatisation.
Mais le phénomène connaît aussi certains désavantages pour les entreprises.
Le coût de l’immobilier en ville est particulièrement élevé. Même en récupérant des espaces abandonnés (comme l’a fait Farmy à Zurich), s’y implanter coûte cher.
À l'arrière boutique d’un magasin, la micro plateforme de préparation de commandes n’est pas en mesure de traiter les mêmes quantités qu’un entrepôt excentré.
Pour relever le défi de l’omnicanal d’une façon adaptée à de petites plateformes logistiques, le micro-fulfillment requiert donc l’utilisation de nouvelles technologies logistiques à l’image de ce qu’offre Scallog.
Micro-fulfillment : flexibilité exigée
Le succès du micro-fulfillment résidant dans une stratégie de proximité clientèle, et de réduction à la fois des coûts et des distances parcourues (en entrepôt comme à la livraison), la technologie goods-to-person est l’option la plus rentable.
En effet, la flexibilité est le maître mot d’un centre de micro-fulfillment.
Des recherches menées par la Fédération du e-commerce et de la vente à distance démontrent qu’en France, le circuit online pour les produits de grande consommation est passé de 5 millions d’acheteurs mensuels à 7,4 millions lors du premier mois de confinement en 2020. Soit 50% de plus.
L’objectif affiché est de pourvoir fournir quotidiennement aux ménages leurs produits de consommations courantes de la façon la plus simple possible. L’avenir du commerce de proximité paraît donc étroitement lié à celui du e-commerce.
Pensé en ces termes, le supermarché californien d’Amazon n'est pas encore ouvert mais fait déjà beaucoup parler de lui.
Le 19 février 2021, le site HNGRY a dévoilé que le géant du web prévoit de créer un point de vente dont 21% de la surface disposera d’un espace de micro-fulfillment.
Les choses avancent à un rythme tel que les organisations sont soumises à la mise en place d'une gestion logistique omnicanale, particulièrement souple et réactive pour s'adapter à la nouvelle façon dont les consommateurs achètent. Une flexibilité qu’offre le micro-fulfillment.
Il se pourrait donc qu’il faille s’habituer à voir de petits entrepôts fleurir en ville.
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